Quoi de mieux pour se changer les idées en pleine pandémie mondiale qu’un beat’em up complètement barré et sanglant ? Si comme moi vous aimez les jeux qui ne se prennent pas la tête et qui défoulent alors OneeChanbara Origin devrait vous satisfaire. Avec une sortie sur PlayStation 4 et PC, le titre de D3 Publisher débarque tout de même assez tard chez nous. Explications.
OneeChanbara Origin : Bikinis, katanas et hémoglobine
Un pitch basique
Comme beaucoup de jeux de l’époque PlayStation 2, le premier opus d’OneeChanbara ne cherchait pas impressionner par la qualité de l’écriture de son scénario. Loin du réalisme et de la profondeur des personnages qu’on a l’habitude de voir aujourd’hui (par exemple dans The Last of Us Part II pour ne citer que lui), les héroïnes de OneeChanbara Origin sont des purs clichés. A la manière de la sorcière Bayonetta (arrivée elle sur PlayStation 3), le jeu propose une ambiance sexy et bourrine. Aya, l’héroïne, a perdu sa mère plusieurs années auparavant. Son père Oboro et sa petite sœur Saki ont disparu et elle combat des hordes de zombies pour le compte d’une femme nommée Lei dont elle ne sait strictement rien. Le tout pour retrouver sa famille. Le jeu démarre alors qu’Aya, devant la tombe de sa mère, découvre que le corps de cette dernière a été déterré par Saki qui souhaite la faire ressusciter. Le sang de démon qui coule dans le corps de la famille peut causer leur perte mais il est également un atout incroyable en combat…
Gameplay survitaminé
Comme vous l’avez constaté, le scénario d’OneeChanbara Origin ne propose rien de totalement fou ou novateur. Malgré tout, les cut-scenes sont plutôt sympas et dynamiques. D’autant que si le jeu ne propose que des sous-titres en anglais, le choix de la langue des dialogues est plus varié (japonais, anglais ou encore coréen par exemple). Mais la vraie force du jeu, et ce qui fait qu’on s’amuse en y jouant (et c’est là le plus important) ce n’est pas sa mise en scène, c’est son gameplay. Au début du jeu on ne contrôle qu’Aya. Cette dernière maîtrise son katana à la perfection et on enchaîne les tueries de masse avec classe et facilité. De nombreux combos sont là pour varier les plaisirs des joutes (même si on trouve vite nos préférés) et le système de garde/stun est très efficace. En fait, on peut se protéger des attaques ennemies mais si on trouve le bon timing (juste avant d’être frappé) on augmente drastiquement la barre de “stun” de ces derniers et une fois remplie entièrement, l’adversaire est sonné et incapable de bouger. C’est à ce moment-là qu’il faut lancer sa super attaque qui fait généralement bien le ménage. Evidemment, un simple sbire ne nécessitera qu’une seule parade réussie pour être étourdi là où il en faudra quatre ou cinq pour un Boss. On peut également esquiver les attaques pour contre-attaquer ensuite.
Si au début du jeu on ne pourra contrôler qu’Aya, très vite on aura accès à un deuxième personnage. Et le joueur pourra changer à la volée entre les deux et faire des combos pour bien enchaîner les ennemis. Les styles des deux femmes se ressemblent mais sont tout de même assez différents pour qu’on ait envie de varier entre elles. Au fur et à mesure de l’histoire on débloque également un deuxième style de combat avec chaque héroïne (combat à deux sabres pour Aya, à mains nues pour la deuxième protagoniste). Clairement on peut donc dire qu’OneeChanbara Origin arrive à proposer un gameplay à la fois nerveux et varié. A force de trancher des ennemis, le sang va également s’accumuler sur les lames et il faut bien penser régulièrement, à l’aide d’un simple bouton, à “nettoyer” la lame afin que son tranchant ne s’émousse pas. Un concept qui ajoute une petite touche “réaliste” à un jeu complètement barré mais qui clairement ne nuit pas au gameplay. D’ailleurs, le sang éclabousse aussi sur nos deux héroïnes et à force d’en recevoir elles se transforment grâce au sang de démon qui les habitent et deviennent surpuissantes. A ce moment-là évidemment vous ne ferez qu’une bouchée de vos ennemis, même les plus coriaces. La possibilité de récupérer et acheter des objets à tout moment grâce à la présence d’une application sur le téléphone portable d’Aya est bien pratique. De même que l’idée d’équiper des anneaux permettant d’augmenter certaines caractéristiques est plaisante.
Finition-en !
Si le système de jeu a sur traverser les âges aisément grâce à sa nervosité, l’aspect technique d’OneeChanbara Origin n’est néanmoins pas exempt de tout reproche. Clairement, la différence entre le matériau de base et le résultat final est plus que notable. Les graphismes et modèles ont été retravaillés pour convenir d’avantage à la génération de consoles actuelles mais on est loin d’un titre spécialement développé pour celle-ci. Soyons clairs, le jeu n’est pas moche en soi (les personnages sont plutôt bien modélisés) mais ne casse pas trois pattes à un canard. On sent clairement que la PlayStation 2 était le support d’origine. Une autre époque donc. Et une autre époque concernant les clichés aussi puisqu’autant j’apprécie clairement l’idée d’avoir des héroïnes autant les voir découper du méchant en bikini n’est pas vraiment l’idée que j’aurai pu me faire d’une survivante badass à un apocalypse zombie… Alors certes, c’est du second degré, mais la vérité c’est qu’avec les différents mouvements actuels visant à changer cette image de la femme sexualisée à outrance, OneeChanbara Origin fait figure d’anachronisme. Pour être franc, en tant qu’homme je ne suis jamais gêné véritablement quand je peux admirer de jolies femmes, ce serait hypocrite de ma part d’affirmer le contraire, mais malgré tout je n’en ai pas saisi le véritable intérêt ici. Autant dans Bayonetta par exemple, on sent l’idée de se jouer un peu de ces clichés (même si clairement on sent aussi que l’héroïne est le fantasme du créateur), autant ici non. Après clairement, cela ne nuit pas à la qualité intrinsèque du titre mais je tenais à le souligner.
Niveau durée de vie, on est vraiment dans la moyenne des jeux de l’époque avec une histoire principale découpée en 25 chapitres qui s’écoulent sur une petite dizaine d’heures. Evidemment le contenu annexe est assez classique avec un mode survie dans lequel vous devrez tuer un maximum d’ennemis dans un temps imparti et survivre le plus longtemps possible. Les fans de trophées seront ravis de savoir qu’ils devront terminer le jeu dans plusieurs difficultés et monter les deux héroïnes au niveau 99 pour obtenir le précieux platine. Une bonne manière de rallonger la durée de vie globale du titre. L’ambiance sonore d’OneeChanbara Origin est plutôt sympathique avec des thèmes relativement classiques mais qui sont agréables à l’oreille. Les dialogues japonais sont très bien doublés (je n’ai pas testé d’autres langues) et participent bien à se mettre dans l’ambiance. Je regrette simplement parfois que certains dialogues se déclenchent en plein combat, comme les sous-titres sont uniquement en anglais, cela devient parfois compliqué de suivre ce qui se dit tout en découpant des membres par centaines.
Conclusion
Clairement, OneeChanbara Origin n’est pas le jeu de l’année. Il a ses défauts, pratiquement tous liés à son grand âge, mais il faut reconnaître que le travail effectué sur le ravalement de façade est appréciable. Le titre peut permettre de se détendre et de se défouler même si au final il faut bien avouer qu’on en fait assez vite le tour. A noter la présence d’un Season Pass qui permet d’avoir accès à une troisième héroïne et à de nombreuses missions supplémentaires. Plutôt sympa même si vu l’âge du jeu il aurait été de bon ton de l’inclure de base. Dans tous les cas, les fans de bikinis et de meurtres de masses au katana devraient y trouver leur compte mais à petit prix, car je l’avoue, j’ai passé un bon moment pendant ces dix heures en compagnie de la charmante Aya.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Ce test a été réalisé sur PlayStation 4 Pro à partir d’un code de téléchargement gracieusement fourni par D3 Publisher que nous remercions encore chaleureusement pour leur confiance.*
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C’est vrai qu’en 2020, on n’a moins l’habitude d’entendre parler de jeux non narratifs, sans ray tracing. ahah. Ce jeu ne m’attire guère mais heureuse que tu aies su y trouver une dimension ludique. Le côté « devenir plus fort grâce au sang de ses ennemis », a l’air assez classe. Par contre, c’est vrai qu’on se passerait bien des héroïnes en bikini, en 2020, mais bon, c’est japonais^^
Disons que les qualités intrinsèques du jeu sont réelles, je me suis amusé et y a clairement du challenge pour celles et ceux qui le veulent. Après oui il est anachronique car comme je le disais, dans les années 2000 un tel parti-pris passait beaucoup plus qu’aujourd’hui.
Disons que les fans de la première heure seront ravis, les autres surement un peu moins. xD
Merci de m’avoir lu en tout cas ça fait plaisir. :)