Sorti à l’origine en exclusivité sur PlayStation 4 en 2019, Death Stranding a su proposer une expérience différente de ce que pouvait alors proposer les autres éditeurs. Hideo Kojima (le papa de Metal Gear Solid) a en effet toujours réussi à surprendre les joueur(euse)s par ses scénarios travaillés et alambiqués ainsi que par des éléments de gameplay novateurs. Avec la sortie des consoles nouvelle génération, il était quasiment certain que nous allions revoir Sam Porter Bridges dans son plus beau costume. C’est désormais chose faite avec l’arrivée de Death Stranding Director’s cut sur PlayStation 5.
Death Stranding Director’s Cut – Sam pour sauver l’Amérique
Une Amérique ravagée, l’humanité au bord de l’extinction et des entités qui tuent les derniers humains. Voilà comment on pourrait résumer Death Stranding Director’s cut mais soyons honnêtes ce serait rabaisser le scénario et l’œuvre élaborés par Hideo Kojima. D’ailleurs, ses détracteurs n’ont pas hésité à qualifier le jeu de « Fedex Simulator » mais encore une fois, juger le titre à cela est beaucoup trop réducteur. Cela dit, il fallait une bonne dose d’audace pour se dire « Je vais proposer l’histoire d’un homme qui livre des colis à travers une Amérique dévastée pendant qu’il doit éviter des entités tueuses grâce à un bébé enfermé dans un bocal relié à lui ! ». Mais n’est pas Kojima qui veut et évidemment le résultat est clairement au-dessus de ce qu’on pourrait imaginer en lisant simplement le synopsis.
La grande force de Death Stranding Director’s cut se situe dans sa narration. Comme toujours, le scénario n’a rien de simple et possède de nombreuses ramifications (d’ailleurs pour ne pas vous gâcher le plaisir je n’en dévoilerai rien et ne parsèmerai ce test que de screenshots concernant les deux premières heures de jeu). Il faut dire que chaque personnage du jeu a été modélisé à partir d’un(e) acteur(ice) connu(e). Le héros, Sam, est l’incarnation vidéoludique de Norman Reedus alias Daryl dans The Walking Dead. Un acteur que j’apprécie beaucoup de part son charisme et son jeu. Inutile de vous préciser que chaque personnage est doublé intégralement par son modèle ce qui renforce encore ce côté cinématographique de l’œuvre. L’ambiance sonore n’est donc pas en reste puisque les différents thèmes qu’on entend tout au long du jeu sont à la fois parfaitement adaptés au moment mais en plus très agréables à écouter. Un sans faute pour moi de ce côté-là.
Je vous le dis, le jeu a peut-être déjà deux ans et était sorti sur une ancienne machine mais il est vraiment sublime. Les paysages, la profondeur de champ et les détails sont juste incroyables. Et je ne parle même pas de la modélisation des personnages qui est époustouflante. Les acteur(ice)s sont modélisé(e)s à la perfection. Evidemment, on sent quand même le petit boost dû aux capacités de la PlayStation 5 et il est clair que si on compare les deux versions du jeu, Death Stranding Director’s cut PS5 est clairement au-dessus de la version d’origine techniquement (heureusement me direz-vous). Entre la résolution bien plus élevée, la fréquence d’images par seconde revue à la hausse et le tout sans sourciller, on sent que la dernière-née de chez Sony en a sous le capot. J’ai pris tellement de plaisir à me balader tranquillement lors de mes différentes livraisons que j’avais l’impression d’être en voyage. Alors certes, on est dans des terrains très montagneux mais c’st ce qui fait tout le sel de l’aventure.
Une bonne technique ne suffit toutefois pas à faire un bon jeu vidéo et ça, Death Stranding Director’s cut l’a bien compris. Le gameplay du titre de Kojima peut certes rebuter au premier abord mais quand on prend conscience de son degré de finition on comprend à quel point il est abouti. Sans rentrer dans les détails, le personnage qu’on incarne, Sam, doit transporter des marchandises d’un point A à un point B. Et contrairement à tous les autres jeux existants, ici il ne s’agit pas de quête annexe mais bel et bien du mobile principal du joueur. Et c’est là la force du titre selon moi. Arriver à rendre intéressant quelque chose qui agace la plupart des gens dans les autres jeux. Pour cela, Kojima a travaillé sur le gameplay du personnage de Sam. Outre la logique limite de poids qu’il peut porter, Sam doit également veiller à garder l’équilibre. Et pas seulement lorsqu’il porte quelque chose mais aussi lorsqu’il traverse un cours d’eau par exemple (pour lutter contre le courant).
Rendre les déplacements du personnage lourds et crédibles renforce l’intérêt de ce qu’il fait. Car si on se dit au début qu’il n’est qu’un simple livreur, il apparaît alors vite qu’il est là pour reconnecter les gens entre eux. Et c’est ce lien à recréer qui donne toute sa saveur au jeu. Le fait que Sam se déplace de manière réaliste et ne soit pas un surhomme dans ses mouvements provoque soit l’admiration totale soit au contraire une déception atroce. C’est clair, le parti-pris de Death Stranding Director’s cut ne plaira pas à tout le monde. Si de nombreuses personnes verront dans cette jouabilité un manque cruel de fun, les autres y percevront au contraire tout l’intérêt du jeu. Comme toujours, Kojima divise. Après, on reste dans un jeu vidéo et même si le côté cinématographique du titre (la marque de fabrique du créateur) est prédominant, on retrouve tout un aspect « jeu » dans le gameplay comme par exemple cet écran récapitulatif de nos performances après une livraison ou le fait que Sam augmente son niveau de livreur au fur et à mesure.
Il m’est difficile de vous parler vraiment de Death Stranding Director’s cut sans trop en dévoiler. A la différence de la majorité des jeux sur le marché, je crois qu’il vaut mieux tout découvrir par soi-même, que ce soient les ramifications du scénario, l’univers à parcourir ou même les éléments de gameplay. Je me doute que pas mal d’entre vous ont déjà dû faire le titre à sa sortie sur PlayStation 4 mais je me dis qu’il reste sûrement des irréductibles comme moi qui sont passés à côté par manque de temps et comptaient sur cette version PS5 pour s’y mettre. Dans tous les cas, si le titre ne plaira pas à tout le monde, on peut lui reconnaître des qualités unanimement comme sa technique incroyable ou son ambiance sonore travaillée. De même, sa durée de vie est très bonne et ravira les amateurs de défi ou les chasseurs de trophées. Point positif, le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté pour ne pas laisser sur le côté de la route les joueur(euse)s qui voudraient simplement profiter du scénario. Pour les personnes ayant déjà fait le jeu, Death Stranding Director’s cut propose du contenu en plus afin de les attirer de nouveau sur les terres désolées de l’Amérique. On peut d’ailleurs bien évidemment transférer sa sauvegarde PS4 sur PS5.
Conclusion
Clairement, Death Stranding Director’s cut n’est pas pour tout le monde. Son ambiance décalée et parfois oppressante pourra rebuter même les fans du travail habituel de Kojima. Malgré tout, pour celles et ceux qui adhéreront à la proposition, le jeu reste excellent. Bien évidemment son concept peut paraître dingue (dans le mauvais sens du terme) mais s’arrêter à cela vous ferait clairement passer à côté de ce qu’il veut raconter. Oui le jeu est bizarre, oui encore une fois Kojima propose quelque de différent. Mais entre sa technique incroyable, ses personnages travaillés, son scénario prenant, sa durée de vie plus qu’honnête et son gameplay atypique, Death Stranding Director’s cut a tout du hit que tout le monde doit essayer, au risque de ne pas accrocher. Et comme cette version PlayStation 5 est au top techniquement, ce serait vraiment dommage de passer à côté…
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Ce test a été réalisé à partir d’un code de téléchargement PlayStation 5 gracieusement fourni par l’éditeur que nous remercions chaleureusement.*
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