The Last of Us a marqué les joueurs lors de sa sortie en 2013 sur PlayStation 3. Exclusif à la machine de Sony, le titre de Naughty Dog avait prouvé que les jeux vidéo pouvaient être narrativement au top et proposer des personnages mieux écrits qu’au cinéma. Débarqué fraîchement sur une PlayStation 4 en fin d’existence, The Last of Us Part II veut tenter de prouver une nouvelle fois le génie du studio. Mais faire une suite à un tel monument était-il vraiment judicieux ? Peut-on retrouver la même écriture ? N’est-ce pas risqué que de proposer une suite directe ? Début de réponse, sans spoil bien sûr…
The Last of Us Part II : Une suite aussi grandiose ?
Techniquement parfait
Avant de parler du jeu en lui-même il est de bon ton de parler de l’aspect technique de The Last of Us Part II. Et on a affaire à ce qui se fait globalement de mieux sur les machines actuelles. Vraiment. Autant on pouvait prendre en défaut Final Fantasy VII Remake, autant ici ce n’est pas possible. La qualité graphique du titre de Naughty Dog est tout bonnement ahurissante. Les détails sur les visages des personnages (même secondaires) et les animations frôlent véritablement la perfection. Idem pour les jeux de lumière, la profondeur de champ et les détails dans le décor. C’est simple, on s’y croirait. Mais le studio a toujours été un fer de lance quant à la qualité graphique de ses jeux. C’était déjà le cas avec Uncharted et le premier The Last of Us était également impressionnant. Il était donc évident que celui-ci serait également époustouflant à ce niveau. C’est simple, lors des cinématiques on est bluffé par le grain de la peau, l’eau qui ruisselle sur les visages et les vêtements ou encore les animations faciales. Honnêtement, très peu de jeux sur le marché peuvent se targuer d’avoir atteint un tel niveau de réalisme et de finition. De même, sur ma PS4 Pro, je n’ai constaté absolument aucune baisse de framerate ce qui est très agréable (bon ok ma console était en mode « Orly Simulator » mais je m’y attendais).
Un scénario mature
L’histoire de The Last of Us Part II est la suite directe du premier opus. Il est clair que ceux ne l’ayant jamais fait doivent impérativement le faire avant celui-ci. Si bien sûr quelques rappels sont là, globalement, le titre de Naughty Dog considère qu’il s’adresse avant tout aux joueur(euse)s ayant terminé la première aventure. Sans vous spoiler, je peux vous dire que vous aurez de quoi faire avec les nombreux adversaires qui vous barrent la route dans votre mission, que ce soit des humains ou bien des infectés. Parce qu’évidemment ces derniers répondent toujours présents et sont toujours aussi coriaces. Pour rappel, une épidémie a décimé l’humanité en transformant la plupart des humains en infecté, une sorte de mutant qui ne pense qu’à attaquer les humains. Forcément, les survivants s’allient pour contrer la menace mais même dans un monde en perdition la violence et la guerre sont présentes. Et la violence dans The Last of Us Part II est non seulement visible, mais oppressante et angoissante par sa dureté et son réalisme. Certaines scènes sont presque insoutenables. Il faut dire que c’est aussi parce que dans sa tête on se dit « Le pire c’est que ça pourrait vraiment arriver ! » que cela nous prend aux tripes. Sans rentrer dans les détails ni dévoiler les tenants et aboutissants du scénario, sachez je l’ai trouvé intéressant mais nettement inférieur au premier volet. En cause les motivations du personnage d’Ellie (entre autres) qui sont humaines mais triviales selon moi. On ressent moins le côté « important » que dans le premier. Mais cela reste évidemment mon avis. Je trouve aussi qu’en terme d’écriture, les personnages sont en-dessous de ce à quoi on a eu droit en 2013. Rassurez-vous tout de même, The Last of Us Part II est dans le haut du panier en matière de narration. Il était sans doute impossible d’atteindre la profondeur et la justesse du premier opus.
Gameplay similaire
Au niveau du gameplay il y a peu de nouveautés il faut bien l’avouer. Il faut dire que le système de jeu axé « survie » du premier épisode était déjà assez abouti. The Last of Us Part II est dans la continuité de son aîné et propose en alternance des phases d’exploration/plateforme avec des scènes de gunfight pour lesquelles on peut (doit ?) néanmoins opter pour la furtivité. Cet aspect du titre laissera de marbre ceux qui ne l’avaient pas apprécié en 2013 et réjouira les autres. On note la présence d’arbres de compétences qui permettent d’améliorer votre héroïne (craft plus rapide, meilleure furtivité…) grâce aux différents stimulants que vous trouverez lors des phases d’exploration. Comme toujours il y a un grand nombre de collectibles à découvrir et c’est à mon sens un des défauts du jeu puisqu’on est sans cesse en train de fouiller chaque zone pour être sûr d’avoir tout déniché. Cela étant, devoir fabriquer ses trousses de soin, ses balles ou ses cocktails molotov avec des ingrédients dénichés dans le décor est une idée toujours aussi ingénieuse. En effet, il faut particulièrement bien gérer ses ressources puisqu’on est limité en quantité pour ne pas se retrouver en rade de soins lors d’un gros combat par exemple.
Les ennemis, selon leur nature (humain ou infecté), n’agissent pas de la même manière. Les humains par exemple, vont s’inquiéter de trouver le cadavre d’un des leurs et être en alerte immédiatement. De même, si vous êtes repéré, alors ils tenteront de vous contourner pour vous débusquer. A contrario, les infectés, eux, vous fonceront dessus dès lors qu’ils vous auront vu. Et certains d’entre eux sont puissants (coucou les claqueurs !) et peuvent vous tuer en un seul coup s’ils vous attrapent. Dans tous les cas, il faut souvent privilégier la discrétion. Se faufiler derrière des ennemis pour les tuer de manière silencieuse est la clé de la réussite, surtout dans les plus hauts niveaux de difficulté où les munitions et autres ressources sont beaucoup plus rares ! Et à titre personnel je trouve ça d’ailleurs jouissif d’assassiner dans le feutré des abominations. Pour les repérer, pas de radar mais un mode « écoute » qui met en surbrillance les ennemis dans un petit rayon autour de notre héroïne. Pratique, d’autant qu’on peut l’améliorer pour agrandir le rayon d’écoute. Mais parfois, même en prenant toutes les précautions, on se fait avoir par surprise et la panique est là, surtout dans les zones bourrées d’infectés. C’est à mon sens la grande force du gameplay de The Last of Us Part II. A noter l’apparition de chiens qui peuvent vous trouver à cause de l’odeur et qu’il faut distraire. J’avoue que je ne les ai pas aimés du tout puisqu’ils ruinaient souvent mes plans à aboyer et alerter leurs maîtres de ma présence.
Ambiance catastrophe
Si les graphismes sublimes aident à s’immerger dans l’aventure, à la manière d’un film, c’est surtout l’ambiance sonore qui achève de nous convaincre. Que ce soit dans les dialogues (les voix anglaises sont exceptionnelles de justesse), les bruitages (entendre le bruit spécial des claqueurs file la chair de poule) ou les musiques (qui savent se faire oublier ou au contraire appuyer l’action), tout est parfaitement maîtrisé. Le réalisme ambiant vient aussi du fait que les personnages peuvent parfois discuter entre eux, ce qui approfondit le lore de The Last of Us Part II et crédibilise encore plus les scènes. Car oui souvent vous ne serez pas seul(e) et contrairement au premier opus où Ellie faisait plutôt office de figurante, ici vos divers compagnons d’armes sont bien plus utiles. Par exemple, si vous tuez un garde ou un infecté de manière discrète et qu’un deuxième est un peu plus loin, votre acolyte ira faire de même. Pratique même si l’IA n’est pas parfaite soyons honnêtes (mention spéciale aux gardes qui ne voit pas qu’on assassine un des leurs à deux pas d’eux…). Autre aspect de l’aventure qui la rend plus réaliste, c’est que vos adversaires humains discutent entre eux, qu’ils ont des noms et ne sont pas là que pour mettre des ennemis sur votre route. Enfin si, mais c’est beaucoup plus crédible et mieux amené que dans la plupart des jeux du genre. Et ce réalisme fait de The Last of Us Part II un modèle à suivre. Par ailleurs, le jeu est beaucoup plus long que le premier (comptez une trentaine d’heures en prenant votre temps) ce qui est vraiment la moyenne haute du genre.
Conclusion
On peut reprocher à The Last of Us Part II de ne pas être à la hauteur de son aîné en terme de narration. De même qu’on peut lui reprocher de ne pas vraiment avoir fait évoluer son gameplay. Mais à sa décharge, là où le premier volet innovait, celui-ci était attendu au tournant. Il était à mon sens compliqué de faire une suite directe. Peut-être aurait-il mieux valu réutiliser l’univers et ses mécaniques pour raconter l’histoire d’autres personnages que Ellie et Joel. Dans tous les cas, sa technique irréprochable, son écriture agréable et son lore font du titre de Naughty Dog un des meilleurs titres sortis récemment. Attention toutefois, il s’adresse vraiment à ceux qui connaissent le premier opus et même dans ce cas-là il peut décevoir par certains parti-pris scénaristiques. Si le premier volet vous avait laissé hermétique, il y a toutefois peu de chances que vous accrochiez cette fois. Pour ma part c’est une réussite car je me suis vraiment amusé mais je le considère moins abouti que le premier. Une valeur sûre tout de même…
N.B : Pour ne pas vous gâcher les surprises scénaristiques et ludiques j’ai volontairement éclipsé une grande partie du jeu, que ce soit dans la critique ou les screenshots qui parsèment ce test. Je pense qu’il est plus important de vivre cette aventure que de se la faire spoiler par des images.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Cette critique a été réalisée sur PS4 Pro grâce à un code de téléchargement fourni par PlayStation France que nous remercions chaleureusement.*
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