Street Fighter V va mettre K.O. votre portefeuille
Capcom a récemment dévoilé pas mal d’informations sur le très attendu Street Fighter V. A travers ces nouvelles on en a appris plus sur le modèle économique du titre et je pense qu’il est important d’en parler dans un article à part plutôt que dans l’Actualité de la semaine.
Le nouveau jeu de baston de Capcom disposera dès sa sortie d’un système de monnaie virtuelle inspiré des meilleurs Free to Play comme DotA et LoL, et qui viendra récompenser l’assiduité des joueurs en débloquant des personnages et costumes après un certain temps de jeu.
Cette monnaie s’appellera la Fight Money, mais si jamais vous êtes du genre impatient, que vous voulez vous offrir un nouveau costume où absolument jouer tout de suite avec un personnage déblocable, vous pourrez aussi vous payer des Zenny. Le Zenny est la seconde monnaie virtuelle dans Street Fighter V et elle ne s’acquiert qu’en échange de vrais euros, ce qui vous permet de débloquer tous les contenus du jeu sans attendre d’avoir assez de Fight Money.
En plus de ces monnaies virtuelles le géant japonais a annoncé qu’il ne publiera qu’une seule version de Street Fighter V, qui sera mise à jour de façon gratuite et régulière. Une façon de casser le cycle infernal des mises à jour mineures mais surtout payantes mis en place avec Street Fighter IV.
3 hit combo dans les consommateurs
J’ai énormément de mal à apprécier de tels mécaniques dans un jeu vidéo et surtout quand il est vendu près de 70€ à sa sortie. Les différentes monnaies de Street Fighter V et la présence de certains personnages derrière une barrière payante « mais gratuite en s’investissant » n’ont qu’un seul but : frustrer le joueur et ainsi le pousser à passer par l’option payante. C’est une mécanique habituelle dans les Free to Play, et qui marche malheureusement relativement bien.
Et on peut déjà être certain d’une chose : les personnages populaires et charismatiques de Street Fighter se retrouveront derrière ce mur payant. Avec seulement 16 personnages à son lancement contre 25 à l’époque pour Street Fighter IV sur consoles de salon, il est même difficile de s’imaginer une autre situation.
Et puis il y’a un problème important avec ces monnaies virtuelles : ce n’est en rien un ajout bénéfique pour l’expérience de jeu. Un peu comme Metal Gear V, ces mécanique de Free to Play vont juste venir parasiter complètement l’expérience solo. La présence de telles mécaniques dans des jeux grand public payants ne laiss rien présager de bon pour le jeu-vidéo, qui pourrait s’orienter vers des modèles économiques calqués sur les pires usines à pognon comme Candy Crush.
« C’est dans les vieux pots… »
On pourrait presque parler d’une amélioration par rapport à ce que les joueurs ont connu pendant sept ans avec Street Fighter IV, où chaque mise à jour était payante et venait fragmenter la base des joueurs en forçant ceux qui voulaient s’amuser entre potes ou en ligne à repasser à la caisse. Mais cette comparaison n’est justement pertinente qu’avec Street Fighter IV ou des jeux qui reproduisent ce modelé économique, comme Arksys et sa série Blazblue. Et pour moi c’est même un aveu de la pauvreté qu’est devenu le jeu de combat moderne.
Aujourd’hui on préfère se consoler avec des micros transactions dans le jeu plutôt que de se souvenir d’une époque où les titres avaient de vrais modes histoire et du contenu plein la galette. Tekken 3 permettait de débloquer de nouveaux personnages en finissant simplement le jeu ou en acceptant le challenge du mode Tekken Force. Street Fighter Alpha 3, qui était une mise à jour complète et volumineuse de Street Fighter Alpha 2, avait avec le World Tour l’un des meilleurs mode solo de toute l’histoire du jeu de combat, sans oublier des dizaines d’autres modes de jeu « juste » fun. N’oublions pas de mentionner Marvel vs Capcom 2, un jeu avec des centaines de couleurs alternatives à débloquer pour vos personnages, simplement en s’amusant avec des potes.
En conclusion
Le cas de Street Fighter V relève en fait d’un problème d’éthique : est-il acceptable de mettre en place un système qui rend captif le joueur, pour un contenu qu’on aurait eu gratuitement et surtout de base il y’a de ça quelques années.
Mais c’est aussi un modèle économique nocif qui est là uniquement pour faire craquer les joueurs les plus faibles ou ceux qui ne souhaitent pas passer un nombre incalculable d’heures sans rien apporter de positif à Street Fighter V en terme de jeu.
Je serais curieux de connaître votre avis sur la monnaie virtuelle de Street Fighter V et son contenu déblocable « gratuitement », alors n’hésitez pas à laisser un commentaire ;)
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Sur le principe l’idée en soi n’est pas mauvaise si elle est bien exploitée. Je veux dire, avant pour débloquer des personnages il fallait jouer de nombreuses heures à plusieurs modes de jeu. L’idée est un peu la même sauf s’il faut 100 heures de jeu par personnage, là c’est pousser à la consommation.
Il faut voir à l’usage, certains titres Free-to-Play peuvent se jouer sans problème sans débourser un seul centime et apprécier le titre pour ce qu’il est (Warframe sur PS4 par exemple). J’attends donc de voir…
A l’époque (ça fait très vieux ronchon), tu n’avais qu’à jouer quelques parties pour débloquer un nouveau personnage, ou relever un véritable défi pour avoir le droit de poser ta mains sur tout le cast. Street Fighter Alpha 3 par exemple, si tu veux jouer avec Shin Gouki c’est d’une violence absolue.
Mais c’est différent de Street Fighter V, qui se rapproche plus du grind typique des Free to Play, et c’est ça le problème pour moi.
Pareil, je suis entièrement d’accord avec toi pour dire que certains F2P sont de très bons jeux mais là on parle de Street Fighter V, un titre vendu à plein tarif et pensé comme un Free to Play.