God of War, une mise à mort de la série ?
Sorti il y’a presque un an, le nouveau God of War avait fait sensation auprès des joueurs à l’époque et surtout amassé un nombre de critiques positives assez hallucinantes. A l’image d’Horizon Zero Dawn et Marvel’s Spider Man, les jeux solo édités par Sony semblent donc avoir la côte chez les joueurs !
Il m’aura fallu quasiment une année pour me lancer dans la nouvelle aventure presque épique de Kratos, et si j’ai pris autant de temps avant de mettre le jeu dans ma console c’est avant tout parce que je redoutais une immense déception en tant que grand fan du guerrier spartiate. Et pour être franc si la déception était une framboise, j’aurais de quoi préparer un certain nombre de tartes avec ce God of War.
Le jeu n’a plus rien à voir avec les anciens épisodes et si des joueurs apprécient ce changement radical, j’ai beaucoup plus de mal à y adherer.
God of War ?
Si la formule God of War a bâti son succès sur un système de jeu très simple où l’on enchaine les ennemis avec des combos simple et complets, ce nouveau GoW change tout en forçant Kratos à rester au sol et lancer sa hache-boomerang, Leviathan, dans des tas d’ennemis informes et vaguement inspirés.
Les attaques à la hache sont particulièrement fades et ne propose presque pas d’enchainements impressionnants visuellement comme ce bon vieil envol de Prométhée, juste de taper dans le gras contre les mêmes ennemis, vague après vague.
Mais la grosse nouveauté de ce God of War est d’être accompagné par le fils de Kratos, qui en plus de pouvoir vous aider au combat en agrippant un ennemi ou en le canardant de flèches, peut aussi vous percer les tympans en hurlant toutes les 2 secondes de « BIEN FAIRE ATTENTION DERRIÈRE TOI UN PROJECTILE ARRIVE ». Le paradis quand on se souvient avec émotion des grandes batailles de God of War 3 où personne ne venait vous déranger pendant que vous étripiez un minotaure.
D’ailleurs God of War est devenu un jeu presque tout public, vous pouvez donc dire adieu aux scènes macabres qui rythmaient les joutes contre les créatures de l’enfer, on taille parfois le visage d’un ogre géant mais c’est vraiment bon enfant quand on a connu les excellentes mise à mort des premiers épisodes et les gerbes de sang qui en résultait.
Et là où je suis encore plus déçu c’est quand on affronte ENFIN un dragon avec Kratos. Je me suis dit « ah chouette, ça va être epique, je vais sans doute avoir le droit à un bon vieux QTE et un combat au moins aussi dynamique que celui contre les chevaux de Poséidon dans le troisième épisode ». J’étais bien naïf, puisque combattre un dragon dans God of War se résume à lui lancer une boule de souffre dans la gueule, bloquer 4 fois la même attaque, taper dans sa patte et repartir à l’étape du lancer de boules.
C’est au moins aussi passionnant que de faire de la barque pour se déplacer sur la carte du monde et de se retrouver bloquer sur le banc de mer à cause d’un bug toujours pas corrigé…
God of Diablo
Mais le pire dans tout ça, c’est que ce que je trouve le plus dérangeant dans God of War ce n’est pas d’avoir massacré le gameplay et de proposer une version aseptisé des aventures de Kratos. Non, le plus abominable c’est d’avoir rempli le jeu d’elements « diabloesque », avec des équipements de couleurs, des niveaux, des statistiques partout et du proc’ de compétences.
Je sais que c’est à la mode et surtout que cela permet à des développeurs de ne plus se fatiguer en suivant simplement un modèle qui fonctionne. J’ai aussi vu certains jeux l’utiliser avec parcimonie et très bien s’en sortir, comme l’excellent Horizon Zero Dawn qui propose des armes et des armures sans noyer son joueur sous les informations inutiles.
Seulement le cœur de God of War, le principe même de la série, était de proposer un jeu simple à prendre en main et qui avait déjà une idée de l’équilibrage à proposer à son joueur sans qu’il ait à se soucier de savoir si sa défense est suffisante ou si son statut d’attaque est assez élevé pour entrer dans une zone. Oui on pouvait monter en niveau ses armes et magies mais cela ne demandait pas de regarder la fiche de statistique de Kratos pour savoir comment l’évolution de vos capacités allait influencer ses combats. C’était simple et c’est pour ça que j’aimais autant God of War.
Et dans God of War, c’est un enfer digne des derniers Assassin’s Creed où il faut faire attention à chaque pièce qu’on récupère dans les coffres, bien verifier qu’on peut faire évoluer ses armes, choisir les bonnes statistiques. Ce n’est pas amusant et c’est à l’opposé même de ce qu’est la série.
Si je devais retenir une seule chose qui me donne envie d’arrêter de jouer immédiatement à God of War, c’est bien ce côté « Diablo » absolument horrible et mal pensé.
Par contre je dois bien reconnaitre une qualité à God of War, c’est sa beauté. Les paysages que Kratos et Atreus explorent sont absolument magnifiques. Se promener dans l’un des neuf royaumes de la mythologie celte est un vrai plaisir si on oublie Atreus qui parle sans arrêt et j’aurais aimé que la navigation dans le jeu, entre les différentes zones, soit plus simple afin d’en profiter plutôt que de pester contre les contrôles approximatif de ma barque ou d’essayer de retrouver mon chemin.
Graphiquement le jeu envoie aussi du lourd, c’est bien animé, c’est beau et surtout j’ai vu très peu de bugs ce qui fait un bien fou après avoir passé plusieurs heures sur les demos d’Anthem et de The Division 2.
En conclusion de mes premières impressions de God of War
Si je ne parle pas forcement de l’histoire de God of War dans cet article, c’est volontaire. Je n’en suis qu’à la première dizaine d’heure de jeu et même si je n’apprécie vraiment pas ce qu’est devenu Kratos, j’attends d’en voir plus pour me faire un avis plus précis sur la qualité de l’écriture du titre.
Mais d’une manière générale, ce God of War me fait plus penser à une copie chinoise mélangeant maladroitement Horizon Zero Dawn et The Last of Us développés par les petites mains d’Ubisoft. Je suis vraiment déçu et plutôt salé de voir ce qu’est devenu une licence que j’aimais particulièrement et j’espère que la suite du jeu sera au moins rattraper un peu le malaise du début, sans malheureusement jamais réussir je pense à atteindre la qualité des précédents titres.
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