Un an après sa sortie, je me suis enfin vraiment lancé dans Assassin’s Creed Valhalla. L’univers des vikings et une licence que j’apprécie malgré ses défauts ont-ils été l’association parfaite pour me faire voyager une lame secrète à la main ?
Assassin’s Creed Valhalla : Drakkar en feu ?
Jouer à un Assassin’s Creed a toujours quelque chose de savoureux. On en terrain connu mais on sait qu’on va s’amuser. Alors que l’épisode Origins avait établi un nouveau départ pour la saga (nouveau personnage dans le présent, gameplay entièrement remanié…) j’ai l’impression avec cet épisode Nordique qu’Ubisoft est retombé dans ses travers et n’a pas cherché à innover véritablement. Alors certes, quelques critiques des joueurs concernant l’épisode précédent (Odyssey) ont été écoutées (le loot d’équipement notamment qui était vraiment exagéré, la profusion de choses similaires à faire pour remplir une carte déjà gigantesque…) mais on ne va pas se mentir ce n’est pas un bouleversement total qui nous attend ici. Alors oui, la carte est désormais moins grande et le contenu annexe est plus varié (heureusement) mais ne nous leurrons pas, intrinsèquement on a plus ou moins affaire à la même chose que les deux volets précédents.
Après, sans mentir, tout n’est pas noir dans cet Assassin’s Creed Valhalla. D’abord, l’univers viking est très plaisant car relativement peu exploité en jeu vidéo. Et incarner Eivor fait plaisir même s’il est loin de l’image du viking sanguinaire et sans pitié qu’on a habituellement. A l’instar des autres jeux de la saga on va aider son prochain et sauver un peu la veuve et l’orphelin en se baladant sur les terres à conquérir de l’Angleterre. Par ailleurs, Ubisoft fait montre une nouvelle fois de sa capacité à créer de superbes panoramas. Je dois bien l’avouer, je me suis plu à me balader et à admirer les différents paysages. Techniquement le titre est réussi (surtout en mode 4k en version Series X) et laisse présager du bon pour les futurs volets à ce niveau-là.
Mais incarner un viking passe finalement un peu au second plan tant la construction du jeu est similaire aux précédents. On ne va pas se mentir, c’est là qu’on sent la limite du concept. Car si on excepte le vocabulaire particulier et l’habillage graphique inspiré des guerriers nordiques (les runes par exemple, omniprésentes), on se rend compte qu’en fait on est devant un Assassin’s Creed tout ce qu’il y a de plus classique. Avec son Ordre des Anciens à éliminer, ses points d’observation, ses gardes à l’IA déficiente, son aigle (ici représenté par un corbeau) qui voit tout de loin, son arbre de compétences et autres aptitudes en combat à débloquer. Et ne parlons même pas des objectifs qui se ressemblent totalement d’une zone à l’autre. Qu’on soit clairs, j’adore la licence et je m’amuse vraiment sur Valhalla (à l’heure où j’écris ces lignes j’ai dépassé les 60h de jeu) mais je crois que la surprise n’est clairement plus de mise. Pareil du côté de la méta-histoire qui est normalement au centre du récit mais qui passe clairement à la trappe malheureusement.
Ubisoft a gardé l’idée sympathique de pouvoir utiliser plusieurs armes en combat avec toujours la possibilité d’esquiver ou de contrer les attaques ennemies avec le bon timing. Les joutes sont tout de même un poil plus « brutales » qu’auparavant, notamment parce qu’Eivor est un viking et que c’est bien connu, ce sont des barbares ultra violents. Plus sérieusement, on sent bien l’impact des coups de hache et les combats sont vraiment agréables avec ce qu’il faut de difficulté. Comme toujours on aura vite fait de se choisir des aptitudes préférées qu’on utilisera à chaque fois (comme le poison ou le feu par exemple, bien pratiques). L’avantage c’est qu’en fonction de notre type de jeu on ne choisira pas les mêmes. D’ailleurs, si dans les anciens volets la notion de furtivité avait un sens et était même essentielle, ici ce n’est pas vraiment le cas et on peut se la jouer bourrin et foncer dans le tas sans risquer grand-chose. Un peu dommage mais au moins ça colle avec l’univers. Les doublages sont réussis, comme toujours, de même que l’ambiance sonore de manière générale. On s’y croirait.
Conclusion
Assassin’s Creed Valhalla n’est pas un mauvais jeu en soit, il se repose simplement beaucoup trop sur ses acquis et n’arrive jamais à créer réellement la surprise. Même les nouveautés (monter un village) ne suffisent pas à injecter du sang neuf dans des mécaniques de jeu archiconnues. En fait, encore une fois, Ubisoft a fait du Ubisoft. On sait à quoi s’attendre, la durée de vie est gargantuesque et on en a pour notre argent mais on sait dans quoi on met les pieds. Un peu comme ces soirées où vous vous refaites ce film que vous connaissez par cœur mais que vous aimez bien revoir. Aucune surprise mais un bon moment. Voilà ce qu’est Valhalla, un bon moment pour peu que vous appréciez la saga.
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