Assassin’s Creed
Alors que la série Assassin’s Creed prend une petite pause sur console, Ubisoft a pensé aux fans de la licence en produisant un film adapté de sa série phare ! Toujours prêt à braver le danger pour écrire de chouettes articles, Alexandre et moi avons décidé de découvrir le film Assassin’s Creed de façon onéreuse.
Quentin
Dirigé par Justin Kurzel, Assassin’s Creed est un de ces films qui impressionne dès la scène d’introduction. Après un passage assez sympathique où l’on découvre un Assassin, l’ingénieur son a décidé de pulvériser mes tympans avec une musique hors de propos et absolument trop forte, le tout pour introduire le personnage principal du film en train de se croûter en VTT.
Et c’est à ce moment précis que j’ai compris que j’allais souffrir pendant presque deux heures. Les scènes qui ont suivi m’ont donné raison : Assassin’s Creed est un film médiocre à l’imagerie aussi limitée que le jeu d’acteur de Marion Cotillard.
D’ailleurs il est important de souligner que si Cotillard est incapable de jouer proprement en français, en anglais c’est encore pire. Et sans le talent d’un Nolan pour la diriger, je vous laisse imaginer la catastrophe. On peut cependant difficilement lui en vouloir quand on se rend compte de la platitude abyssale des dialogues. L’échange qui m’a le plus marqué reste celui où Marion Cotillard, émerveillée par son animus, s’exclame « c’est l’œuvre de ma vie ». Déjà en soit c’est assez mauvais et commun mais entendre l’acteur principal répliquer « c’est ma vie » avec autant d’émotion qu’un plat de pâtes sans sel m’a complètement achevé.
Ce qui m’a le plus choqué c’est la performance de Michael Fassbender, absolument atroce tant son personnage est creux et mal développé. J’aurai adoré le voir jouer convenablement mais le rôle qu’il incarne dans Assassin’s Creed est tellement étriqué et mal écrit qu’il est difficile pour lui de faire autre chose qu’une mauvaise interprétation d’un mauvais personnage.
Mais si ce n’était qu’une question de mauvais acteurs… Assassin’s Creed arrive à se rater sur tellement de choses que ça en devient gênant. Pèle-mêle je pourrai citer l’animus, qui passe d’une idée très intéressante car elle fait une mise en abîme du jeu à « un bras robotisé et des projecteurs avec pleins de watts pour te faire mal aux yeux », cassant complètement le sens même d’Assassin’s Creed. C’est encore plus ridicule quand Fassbender se met à imiter les mouvements de Aguilar, son ancêtre, dans le vide pour reproduire correctement les séquences mémorielles.
Il y a aussi les scènes de combats qui sont brouillonnes et pas vraiment intéressantes à regarder. Que ça soit en Espagne pendant les batailles avec les Assassins ou dans le monde moderne, cela manquent clairement d’impact et de violence comme on pouvait en retrouver dans les jeux Assassin’s Creed. Là c’est aussi mou qu’une chorégraphie de Britney Spears et beaucoup trop mis en scène pour être crédible. Vu le jeu, j’aurais adoré des mêlées sauvages ou un peu sale et pas juste trois ou quatre guignols qui font des saltos devant des gardes hurlant trop forts, jusqu’à mourir transpercés par des flèches.
Par contre l’unique scène de grimpette du film est plutôt bien réalisée et c’est même le seul moment où le film brille. Dommage qu’elle soit aussi limitée à l’écran et surtout entrecoupée d’un combat typiquement hollywoodien avec des effets « cool » crispants.
Le scénario est, désolé du terme, con. J’aimerais trouver un autre mot, mais c’est malheureusement le bon. L’histoire, les personnages : tout à été écrit à la va-vite et n’a absolument aucun sens. De Marion Cottilard qui devient méchante à la toute fin du film en affichant un regard figé à Cal, le héros malgré lui de cette aventure, qui décide suite à la vision de sa maman en vierge marie (j’aimerai en rajouter, mais c’est vraiment ça) et après avoir saboté l’ordre des Assassins que finalement c’est plutôt chouette de porter des capuches, tout ce film m’a donné mal de crane épouvantable et une certaine sensation de malaise.
Et même la production du film est atroce avec un ingénieur son complètement fou et surtout une imagerie plus que limitée. Le contraste orange et bleu utilisé à outrance quand on à a faire à un réalisateur professionnel c’est déjà embarrassant mais quand il se sent obligé d’utiliser les effets de lumières pour faire des mises en avant grossière d’un personnage ou pour introduire une image religieuse toutes les 5 minutes, ça devient difficilement supportable.
En fait Assassin’s Creed me rappelle beaucoup Gravity dans sa médiocrité : un film nul avec des images ratées, des propos absurdes et sans aucun sens avec une galerie de personnages aussi attachants que des balais. Il manquait juste une imitation d’un chien par Michael Fassbender pour que mon bingo soit complet !
Et dire que j’ai payé un peu plus de 11€ pour m’infliger ça…
Alexandre
Bien que depuis l’épisode III je ne suis plus autant « fan » de la licence comme je l’ai été, j’aime toujours la licence Assassin’s Creed. C’est son histoire qui y est pour beaucoup et après le cliffhanger de l’épisode Syndicate je dois dire que j’attends finalement assez le prochain épisode. Mais soit, ici nous n’allons pas parler des jeux vidéo Assassin’s Creed, mais du film de cette licence inépuisable. Très franchement avant même de rentrer dans la salle je savais dans quoi je m’embarquais, les divers trailers étaient tous plus ridicules les uns que les autres et l’apparition de Marion Cotillard à l’écran ne présageait vraiment rien de bon. Mais certes, j’étais curieux et je ne suis pas du genre à critiquer quelque chose avant d’essayer, alors j’ai invité le cher Quentin à aller le voir durant une soirée histoire de me sentir moins seul devant ce film qui sentait vraiment mauvais. J’étais craintif et autant dire que le tout était justifié, l’introduction ne m’a pas plus déconcerté que ça, c’était loin d’être très emballant mais loin d’être horriblement nul aussi. Passons sur l’apparition du titre complètement raté avec un ingénieur son qui pète un câble complet sur le volume et la musique choisie, alors qu’une simple apparition classique comme dans les jeux aurait suffit et attaquons nous directement au développement de l’histoire.
C’est simple, c’est tout aussi raté. On passe du coq à l’âne constamment, l’enfance de Cal où il découvre que son père est un Assassin et vient de tuer sa mère ensuite paf on se retrouve à l’exécution du personnage principal sans plus d’explications ensuite paf Marion Cotillard qui l’a sauvé ensuite paf Animus/Glados entre en action, bref… Les motivations de la jeune Marion restent assez floues mais on sait qu’elle recherche une pomme d’adam et que l’ancêtre de Cal aurait été en sa possession. Je passe assez rapidement sur les scènes du passé (qui sont aux nombres de 3) qui n’ont, elles aussi, aucun lien entre elles (on passe d’une course poursuite à une exécution publique à la découverte de la pomme) car finalement hormis ce problème de scènes sans aucun lien, elles ne sont pas si ratées que ça et si on était pas interrompu toutes les deux secondes par Cal qui fait l’Assassin en vrai en escaladant des murs invisibles et en agitant sa lame dans le vide ça serait finalement assez décent. Bref vous l’aurez compris l’histoire du film est assez ratée au point qu’on se perd dans cette bouillie indigeste.
La relation entre Maria et Aguilar quant à elle est finalement bien trop peu développé, on sait que les deux personnages ont un lien et s’aiment probablement mais il n’y a rien à l’écran pour soutenir tout ça. C’est bien dommage et finalement la relation est tellement peu développée que lorsque Maria meurt (spoiler alert) on s’en fout totalement.
Le final et la découverte de la pomme dans le présent est encore plus ridicule que le reste du film. Les templiers se font une grosse réunion genre « c’est la découverte du siècle » alors qu’ils ont déjà été en possession de diverses pommes des années auparavant. Ils laissent passer des mecs en capuche pas du tout suspicieux sans problème, Marion Cotillard fait sa gentille et laisse passer Cal qui a pour but d’aller tuer son père aux milieu de tous les templiers, et ils finissent enfin par se faire voler la pomme par les Assassins. Mais très franchement vu leur stupidité c’est à se demander si ils en voulaient vraiment de cette fameuse pomme. Ensuite sans raison on a le droit au retournement de personnalité de Marion qui devient méchante alors qu’elle a laissé mourir son père de plein gré y a deux minutes…
Vous l’aurez compris, Assassin’s Creed est un mauvais film, beaucoup de choses sont mal écrites et n’ont pas vraiment de sens, par exemple si le père de Cal était déjà entre les mains d’abstergo pourquoi avoir besoin de Cal ? Les modifications faites pour le grand écran hollywoodien et pour faire quelque chose « d’impressionnant » sont finalement plus ridicules qu’autre chose et si même l’interprétation de Fassbender n’est pas entièrement à jeter c’est la manière dont il est dirigé qui fait tâche. Du coup ça donne un effet de cerise sur une pile de caca : ça reste du caca, cerise ou pas.
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