Nintendo Switch : mon retour d’expérience

La Switch est passée entre nos mains, petit retour d’expérience…

Comme annoncé lors de mon dernier article, et après les pensées de Romain la concernant, Nintendo nous a fait l’honneur de nous recevoir au Grand Palais de Paris pour s’essayer à la Switch, la dernière console sortie de leur laboratoire. Après avoir fait un tour complet des possibilités offertes par chaque stand, où la console s’offrait à nous sous différentes formes, je vous propose un petit retour d’expérience, un ressenti de ce premier contact avec la Nintendo Switch.

Rouge. A peine passé le contrôle de sécurité à l’entrée de l’imposant édifice, la couleur nous enveloppe et ne nous quittera plus. Impossible non plus d’échapper aux logos démesurés dont est affublé le moindre pan de mur. Les projecteurs entrent dans la danse quand nous entrons dans l’immense pièce dédiée aux démonstrations, et le mur du fond termine le bal, aux couleurs du plombier rouge dont il diffuse le trailer de ses prochaines aventures. Pas de doute, nous sommes bien chez Nintendo.

Happé par cette ambiance, je réfrène mon envie de me jeter sur la première console libre -au hasard, celle proposant Zelda pour faire un premier tour du propriétaire, et sonder l’enthousiasme des personnes présentes. Arms, Mario Kart 8 Deluxe, Splatoon 2 et bien sûr Zelda se présentent comme les plus grosses productions jouables, accompagnées de quelques autres titres à l’espace dédié moins écrasant, j’ai nommé Sonic Mania, Ultra Street Fighter II The Final Challengers, Super Bomberman R, Fast RMX et Disagea 5 Complete. Et au milieu, de petits box proposant les quelques mini-jeux de 1,2 Switch.

Revenons à nos moutons. Si le tour du propriétaire est fait et que la majorité présente semble beaucoup s’amuser, je m’empresse de laisser libre cours à mes envies primaires : direction Zelda. Ça tombe bien, une machine est libre. Premier contact avec à la fois la console mais aussi Zelda, l’excitation de la nouveauté m’envahit. Que regarder en premier ? Aucun doute pour moi : je suis ici pour tester la Switch. J’ai le droit à la manette « classique » fournie avec la console, c’est à dire les 2 Joycons fixés sur le Joycon Grip, et première bonne surprise, malgré le câble de sécurité fixé au tout, cela s’avère étonnamment ergonomique, et diablement léger.

Manette en main, je retombe dans mes années GameCube, et son pad incroyablement confortable. Plus important encore, primordial même pour moi, le retour physique de chaque bouton est celui offert par les dernières consoles portables made in Nintendo : le feeling extrêmement précis de chaque touche rappelle la New 3DS. Dès cet instant, c’est pour moi acté : la Nintendo Switch est une console portable, la très courte course des joysticks (quasi identiques à ceux de la PS Vita) vient conforter mon ressenti quelques secondes plus tard. Un peu plus déroutant, les boutons + et introduits avec la Wii se retrouvent à chaque coin supérieur des Joycons ( en haut à droite du Joycon gauche et + en haut à gauche du Joycon droit). Surprenant visuellement, ces boutons s’avèrent parfaitement placés pour une utilisation instinctive.

L’ancestrale croix directionnelle tire sa révérence au profit de boutons au profil parfaitement identique à ceux des non moins ancestraux ABXY. Choix imposé par la nécessité de faire de chaque Joycon une manette à part entière, on peut émettre des doutes quant à l’utilisation de tels boutons dans un jeu comme Street Fighter, où le petit joystick s’avèrera un bien mauvais palliatif. Les habituels gâchettes perdent un peu d’espace et offrent le même feeling « instantané » que ses autres camarades. Un peu moins conquis cette fois, je me demande comment la supposée émulation GameCube proposera de recréer ses gâchettes analogiques si particulières avec des boutons dont la course est si courte, pour ne pas dire inexistante. Malgré cela, et Nintendo oblige, tout tombe sous la main et apparaît robuste et bien fini. Ça commence bien.

Image trouvée sur Reddit. Concept intéressant…

Si les Joycons fournis par le constructeur avec la console ne sont donc pas idéaux pour tous les types de jeux (j’insiste sur Street Fighter encore une fois), le concept amovible de ceux-ci pourraient laisser place à des périphériques autrement plus adaptés à d’autres types de jeux. Ainsi, pourquoi ne pas imaginer un pad GameCube redessiné et scindé en deux parties qui profiterait du système de fixations offert par la console ? L’émulation GameCube n’en serait que plus transcendante, et le concept est déclinable pour bon nombre d’autres utilisations. Je me perds à imaginer la Switch devenir la reine de l’émulation toute génération. Mais n’est-ce pas un peu triste pour une console qui n’est pas encore disponible, et pleine de promesses ?

Deuxième déclinaison offerte par la Switch, et unique manière de jouer à Arms : un Joycon dans chaque main. Et deuxième bonne surprise : qu’on les prenne de manière conventionnelle ou par la tranche (pré-requis de Arms pour jouer) le prise en main plutôt agréable. A toute fin utile, je préfère mentionner avoir tout de même de petites mains, et vous ne serez pas surpris de lire un peu partout sur le Net beaucoup d’avis négatifs quant à la taille et l’ergonomie de ces manettes. La détection de mouvement qui sert les contrôles de Arms fonctionne plutôt bien au premier abord. Si la précision n’est, et ne sera jamais de mise avec ce type de gameplay, pas besoin de réfléchir ou d’anticiper quoique ce soit. La console comprend et interprète sans problème les variations d’inclinaison ou les coups vers l’avant. On continue dans la lancée.

Troisième des nombreuses variations d’utilisation : un Joycon par personne, orienté horizontalement, qui devient une manette un peu sommaire, mais suffisante pour quantité de jeux. Et c’est à Mario Kart 8 Deluxe qu’on s’adonne. Moi qui avait en horreur l’imprécision fatale de la Wiimote seule et de sa détection de mouvement en guise de volant, me voilà rassuré : si cette fonction est toujours gérée, posséder un joystick par Joycon offre la possibilité de choisir notre manière de jouer. Pas besoin d’en dire plus, vous vous doutez bien qu’aucune surprise ou subtilité ne se cache là-dessous. Ce fût par contre mon premier contact avec les petites extensions pour Joycons qui accueillent les dragonnes si chères à Nintendo et permettent de donner plus de relief aux boutons de tranche bien dissimulés à la base. Confort amélioré, sécurité renforcée : c’est du tout bon.

Nous y voilà enfin, devant le très discret stand Sonic Mania, qui ne propose rien d’autre que la Switch elle même et ses Joycons fixés aux extrémités. Troisième et dernière bonne surprise : l’ensemble fonctionne très bien, ne laisse aucun jeu dans ses fixations (le temps nous en dira d’avantage), et reste relativement contenu niveau poids. L’écran brille de mille feux, le contraste se permet d’être très bon, et si la qualité sonore des haut-parleurs était invérifiable, la faute à la borne adjacente qui me hurlait ses Hadouken! au visage, l’effet wow était déjà là. A l’arrière de la console se trouve le pied qui permet à la console d’être posée en Tabletop Mode, qui cache dans le même temps le port MicroSD de la console, dont la mémoire interne n’a pas évolué depuis la WiiU : 32Go.

Retour au stand Zelda pour un rapide aperçu en main du Controler Pro, qui offre, très honnêtement, une prestation parfaitement similaire à celle du WiiU Controler Pro, mais à un tarif bien moins raisonnable, et une autonomie dont on ne sait rien. Si cette manette se doit d’exister, la similitude avec l’ancienne ainsi que le tarif proposé m’ont largement convaincu de ne pas investir dedans.

Avec tout ça, on en vient seulement maintenant au plus important : le switch. Si Nintendo a baptisé sa console de cette manière, c’est bien pour sa capacité à switcher de la télé à l’écran intégré. De ce côté là, rien à dire, l’opération s’effectue en quelques secondes à peine, et si plusieurs manettes sont connectées à la console, il suffit d’effectuer la rapide combinaison de touches affichée à l’écran pour faire reconnaître celle que l’on veut utiliser. Les Joycons se détachent facilement de la console mais font preuve d’une fermeté exemplaire et d’une rigidité qui inspire la confiance, même à l’utilisation récurrente ou peu soigneuse.

Avec tout ça, j’avoue avoir eut l’impression de trouver chaussure à mon pied : tout tombe sous la main, le dimensionnement de chaque partie est soigneusement étudié, chacune d’elle semble solide et bien finie. Aucun doute, malgré de nombreuses réserves qui méritent encore éclaircissement, la Switch m’emballe.

La Switch m’emballe mais le doute est de mise, les jeux sont peu nombreux, Zelda n’était pas vraiment au point techniquement (loin de la qualité des productions Nintendo habituelles et loin du visuel enchanteur des trailers), l’autonomie s’annonce comme trop mesurée pour une vraie console portable, alors que son feeling en main, lui, ne laisse aucun doute. La mémoire interne d’une autre époque, le prix plutôt gonflé pour une nouvelle venue qui ne propose aucun jeu dans son pack de base, contrairement à la Wii qui dévoilait ses possibilités de gameplay avec WiiSports dès l’ouverture du carton, et son manque -temporaire- de jeux au lancement font de la Switch une console qui fera sans aucun doute votre bonheur, mais reste à déterminer à partir de quand.

Damien Chaffurin
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4 commentaires sur “Nintendo Switch : mon retour d’expérience”

  1. C’est comme si Big N s’attendait à ce que Zelda fasse tout le boulot, ce lancement ressemble trop à celui de la Wii U. Seul Nintendo sortira des jeux qui utilisent les fonctionnalités de la console…

  2. C’est comme si Big N s’attendait à ce que Zelda fasse tout le boulot, ce lancement ressemble trop à celui de la Wii U. Seul Nintendo sortira des jeux qui utilisent les fonctionnalités de la console…

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