Test de Crystar [Switch]

La mort et la vie dans l’au-delà semblent être des sujets chers à NIS America puisqu’après les excellents Disgaea ou le très sympathique Poison Control, voici venir Crystar sur Nintendo Switch. Mais ici pas de tactical ou de shoot mais un bon beat’em up des familles mâtiné d’une composante RPG. Est-ce que la quête de Rei pour sauver sa sœur et expier ses péchés vaut le coup ? Réponse tout de suite.

Crystar – La valkyrie du Purgatoire

Voici le monstre qui vous sépare de votre sœur au début du jeu.

Tout commence avec notre héroïne, Rei, qui semble plongée dans un monde parallèle alors que son apparence physique n’est plus la même. Incarnant un simple papillon elle peine à se remémorer qui elle est. Rapidement elle va se rappeler son identité ainsi que celle de sa petite sœur Mirai qui l’accompagne en tant que papillon aussi. Alors qu’elles prennent conscience de leur humanité et se souviennent de leurs vies respectives elles se font attaquer par une sorte de monstre qui les sépare. Rei va alors rencontrer deux démones Pheles et Mephis (leur nom combiné donnant évidemment Mephistopheles, grand démon très connu) qui lui proposent un contrat : en échange de la résurrection de sa sœur, elle doit chasser pour elles des revenants dans le Purgatoire pour mettre la main sur sept « Idea », des artefacts obtenus en éliminant des Revenants particuliers. Elle accepte, sans se douter dans quoi elle est tombée. Car vous vous en doutez, son parcours sera semé d’embûches et les ennemis à affronter seront légion. Malgré tout, elle ne sera pas seule puisqu’en plus de son Guardien (être affilié à son âme qui lui prête assistance) elle sera rejointe par d’autres personnages au fil de l’aventure pour arriver au final à un groupe de 4 avec autant de style de combats différents. Parcourir les nombreux étages du Purgatoire et tuer des ennemis par centaines en quête de revenants uniques, voilà ce qui fait l’ADN de Crystar.

Un système de lock est évidemment de la partie pour vous aider à bien viser les ennemis.
Le Guardien de Rei est plutôt stylé.

Techniquement parlant, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de dingue. En effet, si la direction artistique du titre de NIS America est travaillée et agréable, le moteur 3D ne fait pas des merveilles. Il y a pas mal de clipping et ce malgré des environnements très guidés et fermés. Les décors se ressemblent vraiment beaucoup tout au long du jeu même si on a droit à des teintes différentes pour justifier le changement de lieu (même si on reste toujours dans le Purgatoire). Les animations des personnages et des ennemis sont toutefois plutôt réussies et il faut admettre que les joutes sont plutôt nerveuses et dynamiques. Les différents styles de combat des personnages aident également à apporter de la variété. Entre Rei qui se bat à l’épée, Sen avec ses doubles katanas ou encore les poings de Kokoro il y a de quoi faire. D’autant que comme je le disais Crystar possède un aspect RPG plutôt bienvenu. On peut ainsi récupérer des tourments en vainquant certains ennemis. Et une fois revenu dans la chambre de Rei, qui sert de HUB entre chaque mission, on pourra pleurer pour les transformer en équipement. On pourra (devra) même les faire évoluer en les associant. Le tout nécessitera à la fois des cristaux (la monnaie du jeu) et des morceaux de sentiments (joie, tristesse, haine…) récupérés également lors de vos visites dans le Purgatoire. La possibilité de débloquer des capacités passives sur certaines pièces d’équipement (ATK+10, protections contre altérations diverses…) est également présente. On peut ainsi devenir puissant assez rapidement, d’autant qu’on a la possibilité de refaire des niveaux déjà terminés pour farmer si on le désire.

La chambre de Rei vous permet de faire tout ce que vous voulez entre chaque mission.
Certains souvenirs se vivent sous forme de dessin.

En combat on combine les attaques faibles et fortes pour se débarrasser des ennemis. Lorsqu’on augmente de niveau, on débloque par la suite de nouveaux coups spéciaux qu’on attribue à un raccourci afin de pouvoir les utiliser rapidement. Chaque coup spécial puisera dans votre jauge de SP qui se reconstitue à chaque coup standard porté aux ennemis. Dans Crystar il n’y a aucun bouton pour se protéger ce qui est parfois embêtant, toutefois, la possibilité de ‘dasher’ pour esquiver les attaques ennemies reste très appréciable. Mais l’atout principal de nos héroïnes c’est la possibilité d’invoquer leur Guardien. Ce dernier fait des apparitions aléatoires spontanées pour vous soutenir de temps à autres (comme lorsque vous prenez trop de coups à la suite par exemple) mais pour pouvoir le faire combattre à vos côtés, il faut remplir la jauge de larme. Cette dernière se remplit dès qu’un coup est porté ou encaissé. Il y a également la possibilité d’utiliser ses SP pour la remplir par simple pression d’une touche. Cette même touche servira à appeler son guardien qui se matérialisera derrière notre personnage et attaquera en même temps pour doubler les dégâts. La jauge de larme va alors se réduire progressivement et la possibilité de déclencher une attaque ultime qui achèvera de la vider est un vrai plus dans les combats contre les Boss par exemple.

Les attaques ultimes de Guardien font beaucoup de dégâts.

Côté ambiance on est bien dedans puisqu’on a la possibilité de mettre les voix en japonais ou en anglais selon notre préférence (j’ai pour ma part mis en japonais et avec l’ambiance « manga » des personnages je trouve que cela colle parfaitement). Gros regret toutefois, Crystar n’a pas eu la chance d’avoir une traduction française. Dommage quand certaines productions de NIS y avaient eu droit auparavant. Rien de trop dérangeant au final mais le jeu est un peu bavard et parfois cela gène un peu de devoir traduire dans sa tête au lieu de simplement lire. C’est dommage car le scénario est plutôt intéressant et se suit avec plaisir. La quête de Rei pour sauver sa sœur est classique certes, mais on a envie d’aller au bout. Les musiques sont vraiment sympathiques et on a le loisir de pouvoir les écouter au calme dans la chambre de Rei entre chaque incursion dans le Purgatoire. Le titre n’est pas très difficile mais on regrette l’impossibilité de pouvoir sauvegarder en dehors de la chambre. La durée de vie est dans la moyenne du genre et pour peu que vous accrochiez au jeu vous devriez y passer une bonne vingtaine d’heures sans problème. Probablement plus si vous souhaitez optimiser l’équipement au maximum pour tous vos personnages. Crystar ne possède par contre que très peu de quêtes annexes, un peu dommage mais l’histoire se suffit malgré tout à elle-même.

Les niveaux se ressemblent mais la carte reste indispensable.

Conclusion

Pas au top techniquement et possédant tout de même quelques défauts (jeu en anglais uniquement, quête linéaire, environnements peu variés…), Crystar n’est malgré tout cela pas un mauvais jeu. Certes, il ne sera pas le GOTY 2022, mais ses qualités (ambiance, scénario, côté RPG) lui permettent d’être assez réussi pour arriver à maintenir l’envie d’aller plus loin.  A mon sens, le jeu est parfait pour des petites sessions en alternance avec un autre titre. J’ai vraiment apprécié d’y jouer de manière régulière mais espacée et incarner Rei et ses amies m’a bien défoulé. Si vous êtes en manque de jeux d’action sauce RPG et que la technique n’est pas primordiale pour votre expérience, alors vous pouvez y aller vous passerez sans doute un bon moment au Purgatoire. Les autres, n’hésitez pas à tester le jeu avant d’acheter tant il est malgré tout un peu particulier.

Au final...

Les Plus
  • L’ambiance
  • La direction artistique
  • Les voix japonaises
  • Le système de « craft » d’équipement
  • L’OST
  • Le HUB pour se relaxer entre les missions
Les Moins
  • La technique (clipping…)
  • En anglais uniquement
  • Les décors peu variés
  • La linéarité
  • L’impossibilité de sauvegarder quand on veut
  • Peu de contenu annexe
  • Parfois un peu trop verbeux

*Ce test a été réalisé à partir d’une version physique sur Switch gracieusement fournie par l’éditeur que nous remercions chaleureusement.*

Romain Boutté
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