[Romans de Gaara] « Je suis une légende » de Richard Matheson

Je suis une légende couverture du livre

Je vous propose un nouveau « Roman de Gaara » avec cette fois-ci un grand classique : « Je suis une légende » de Richard Matheson. J’ai vu le film avec Will Smith il y a quelques années et j’avais vraiment bien aimé (même si je ne me rappelle pas de tout) et donc quand j’ai vu que le livre dont il a été tiré était dans ma bibliothèque (grâce à madame), ni une ni deux je l’ai pris pour occuper mes pauses au boulot.

Je suis une légende : Une histoire immortelle ?

Virus et vampires

J’ai découvert le style de Richard Matheson avec « Je suis une légende » et à vrai dire, en bon ignorant, je m’attendais à une histoire similaire à celle du film avec Will Smith mais en fait pas vraiment. On fait ainsi la connaissance de Robert Neville qui habite sa maison barricadée et fait face régulièrement à des attaques d’humains infectés par un virus et qui ont été transformés en vampires. Le virus a décimé la population et Robert pense être le seul être humain à avoir survécu puisque depuis le début de la pandémie il s’est écoulé 3 ans. Il a perdu sa femme et sa fille au début où la maladie a commencé à gagner du terrain et depuis il s’est rendu compte qu’il était immunisé contre le virus. On suit ainsi son quotidien dans lequel il répare les dégâts des assauts des vampires contre sa maison le jour tandis qu’il passe ses nuits enfermé chez lui à écouter les vampires du coin essayer de le tuer en attaquant sa maison. Heureusement pour Robert, les vampires n’ont pas toutes leurs facultés mentales et ne sont pas en mesure de vraiment réfléchir ce qui l’aide à survivre tant bien que mal. Un des vampires qui lui tourne autour est d’ailleurs un de ses anciens amis : Ben Cortman. Le lecteur suivra ainsi Robert dans sa quête pour comprendre comment le virus est apparu et comment il pourrait essayer de l’endiguer. On s’attache beaucoup à ce personnage bourru qui a survécu aux pires horreurs et tente désormais de vivre comme il le peut sans avoir de compagnie humaine. Si le scénario est aujourd’hui vu et revu de part son classicisme, il faut bien se souvenir que le roman a été publié en 1954 soit il y a plus de 60 ans !

Je suis une légende vampire homme avec du sang autour de la bouche
Les vampires sont au centre de l’histoire.

Un style vieillot

Qu’on soit clairs, le style de Richard Matheson est agréable mais on sent que le roman n’est plus tout jeune. Déjà j’ai pour ma part été frustré devant l’absence de réponses à certaines des questions apportées par l’histoire. De même, le livre étant relativement court on ne pouvait pas s’attendre à ce que « Je suis une légende » traîne trop en longueur. Ainsi il n’y a presque aucun temps mort et le rythme de l’histoire se suit aisément. On est toutefois très loin des ramifications d’un Pandemia par exemple ! Mais j’ai tout de même dévoré le roman car j’ai vraiment souhaité voir ce qui allait arriver à Robert. On est loin du héros classique stylé et invincible et ce côté humain du personnage est vraiment agréable ! On ressent bien sa solitude, ses doutes et son mal-être. Logique en ayant perdu des êtres chers et en étant le dernier humain vivant. Je me suis souvent demandé en lisant « Je suis une légende » comment j’aurais agis dans une situation similaire. Alors certes, l’époque étant différente j’aurais accès à d’autres choses que lui qui n’a que ses disques et quelques livres pour s’occuper. Mais dans l’absolu on se rend compte à quel point l’Homme est fragile puisque l’idée d’un virus qui anéantirait l’espèce humaine (sans forcément les transformer en vampire comme ici) est loin d’être absurde. De plus, le rapport avec l’autre est un thème important puisque Robert n’hésite pas à tuer les vampires qui ne sont au final que des humains contaminés. Alors certes, il le fait pour défendre sa vie mais la question éthique mérite d’être posée.

Je suis une légende Will Smith
Pas de Will Smith ici.

Conclusion de « Je suis une légende »

Que penser au final de ce roman ? Et bien je dois avouer que malgré son âge il s’en sort plutôt bien. La psychologie du personnage principal et les détails sur sa vie de tous les jours alors que les humains ont disparu sont vraiment travaillés. On a envie d’accompagner Robert dans sa quête et on meurt d’envie de tout savoir. Le vrai défaut de « Je suis une légende » vient en fait de sa longueur. Il est relativement court et à cause de cela, l’auteur n’a pas développé suffisamment beaucoup d’aspects et ne fournit pas toutes les réponses aux questions qu’il fait se poser au lecteur. Je suis resté sur un goût d’inachevé et de frustration mais cela m’a fait réfléchir sur l’oeuvre une fois le livre refermé et ce n’est pas forcément un mal. Le point de vue adopté étant celui de Robert uniquement le lecteur aura ainsi vraiment l’impression d’être dans la peau de ce grand barbu bourru. Le vrai regret scénaristique vient du choix des vampires qui aujourd’hui ne font pas le même effet que des zombis par exemple mais ce n’est vraiment qu’un détail sans importance puisque cette pseudo-déception m’est venue à cause du film éponyme. Ce n’est pas une raison pour bouder ce classique si comme moi vous ne l’aviez encore jamais lu !

Scénario:3 out of 5 stars
Style d'écriture:3 out of 5 stars
Longueur:1.5 out of 5 stars
Note finale:3 out of 5 stars
Romain Boutté
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6 commentaires sur “[Romans de Gaara] « Je suis une légende » de Richard Matheson”

  1. Si tu re-regardes le film, tu verras qu’à aucun moment on parle de zombies.
    De plus, ils ont vraiment respecté le côté « les créatures ne peuvent pas sortir de l’ombre et son obligés d’attendre la nuit pour se déplacer et attaquer » donc, on peut dire que ce sont des vampires ..

    Je l’ai vu hier, il est rentré dans ma longue liste des livres « à lire » ; et ton article m’a convaincu de le faire monter de quelques places ; merci !

    1. Après comme je l’ai spécifié j’ai vu le film il y a vraiment longtemps et j’avoue que dans ma tête ils étaient plus proches de zombies que de vampires. Mais mea culpa !

      Heureux que mon article t’ait donné envie de le lire ! N’hésite surtout pas à me donner ton retour une fois que tu l’auras lu ! Et merci pour ton commentaire !

  2. Merci beaucoup pour cette critique :)
    Pour ma part le choix des vampires ou autres créatures de légende ne change pas grand chose au fond. Pareil pour le fait de ne pas avoir tout développé car il s’agit bien de réfléchir (comme tu le dis toi-même, tu t’es questionné après avoir refermé le livre, c’est bien le but ^^). Le livre pose la grande question de la « normalité » : celle-ci ne dépend au final que du contexte et du regard des gens. Robert devient lui-même le monstre face à ces vampires qui tentent exactement la même chose que lui : survivre. Pourquoi Robert serait un habitant plus légitime alors qu’il représente la minorité ? Pour ma part j’aime beaucoup ce roman car il remet en cause la place de l’humain ou plutôt la place que l’humain se donne par arrogance. Il ne s’agit pas vraiment à mon sens d’un roman fantastique mais bien d’un roman philosophique qui va plus loin que le simple traitement d’une apocalypse vampiresque (qui ne sert au final que de prétexte au traitement du sujet principal, d’où le fait que n’importe quelle créature de légende aurait pu faire l’affaire). Je recommande également vivement la lecture de ce petit bijou !

    1. On peut en effet le voir comme une oeuvre philosophique ou au moins un livre qui propose un questionnement au lecteur. Comment doit se positionner l’humain et qu’est ce que la norme ? Le nombre fait-il la norme ? Autant de questions qu’on se pose en lisant le livre.

      Effectivement les vampires ne sont qu’un simple prétexte (mais il fallait qu’ils soient dotés de conscience pour que les questions puissent exister sinon le lecteur ne pourrait pas croire que des zombis écervelés puissent s’organiser etc…) mais ne remettent pas en cause la qualité de l’oeuvre.

      Merci de m’avoir lu et d’avoir commenté surtout ! C’est agréable de partager des opinions.

      1. Au fait, si tu regardes le film de nouveau, je te conseille plutôt de le regarder avec la fin alternative qui respecte bien plus l’esprit du livre ;)

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